Police municipale de Villers-Cotterêts
DELINQUANCE. Dans l’Aisne, la commune de Villers-Cotterêts, si proche de Paris, connaît une expansion forte et continue. Comme dans beaucoup de villes, la sécurité y est un enjeu des municipales.
2014, année charnière pour Villers-Cotterêts qui n’est plus 8e, mais 7e plus grande ville de l’Aisne en prenant la place d’Hirson. « Avec les doubles comptes, nous sommes plus près de 11 000 que de 10 000 habitants, constate le maire PS Jean-Claude Pruski, candidat à sa réélection, alors que l’Insee lui attribue 10 317 âmes, soit près de 3 000 de plus qu’en 1968. Nous faisons partie de l’aire géographique de Paris. »
Autre particularité essentielle, Villers-Cotterêts est proportionnellement la première ville du département, sinon la deuxième en valeur absolue derrière Saint-Quentin, pour son nombre de policiers municipaux. « Nous disposons d’une équipe de dix fonctionnaires, chef compris, plus deux secrétaires », précise le maire, plutôt fier d’ajouter que « la délinquance baisse depuis deux ans ».
De même se félicite-t-il de la réfection des locaux de la police, du renouvellement du parc avec trois voitures équipées d’une tablette sur laquelle on peut contrôler les images provenant des quatorze caméras de vidéosurveillance, des systèmes d’alertes commerçants et citoyens, des conventions signées avec la gendarmerie (elle-même basée dans la commune), du fait que le chef de la police habite sur place, et qu’il y a toujours quelqu’un de permanence.
« Les coursiers de la mairie »
Dès lors, faut-il investir davantage et faire de la lutte contre l’insécurité la priorité des municipales ? « Elle l’est au même titre que d’autres », assurent deux des principaux adversaires du maire, l’UMP Isabelle Vasseur et le FN Franck Briffaut. Leur discours tourne essentiellement autour des missions dévolues aux agents municipaux, non à leur renforcement « Il faut revoir avec eux ce qu’ils font, ce qu’ils peuvent faire seuls ou avec la gendarmerie, leur donner des missions très précises, dresser un état des lieux de la situation. Visiblement, la police ne tourne pas la nuit », annonce la conseillère générale, toujours maire de Ronchères, selon qui le sentiment d’insécurité est réel parmi la population qu’elle veut conquérir.
Conseiller municipal et régional, Franck Briffaut accuse plus durement : « Les tâches qui sont confiées aux agents ne correspondent pas à des missions de police, qui doit se recentrer sur la sécurité. Ils ne sont pas là pour être les coursiers de la mairie. » Pour lui, le problème ne porte pas seulement sur les cambriolages, mais aussi sur « les actes de petite délinquance au quotidien, la multiplication des incivilités ». Il plaide pour davantage d’îlotage, pour l’écoute des personnes qui se plaignent et la plus grande prise en compte des « desiderata des victimes que ceux des coupables ». Et puis, même s’ils ne s’étendent pas trop sur la question, les deux opposants doutent que la totalité des quatorze caméras fonctionne réellement. Ce que dément le maire.
Jean-Claude Pruski, qui fait de l’emploi sa priorité dans une commune « qui génère 5 000 emplois et qui a le taux de chômage le moins élevé de l’Aisne », admet que « rien n’est parfait ». « S’il faut renforcer la sécurité, on le fera. »
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