Police municipale de Gien
Des cyclistes pour veiller sur la ville
Le camping de Gien fait partie des endroits à surveiller en ce moment.? – Photo T.C.
Depuis la fin du mois de mai, les forces de l’ordre optent pour le transport doux. Un groupe composé de gendarmes de la compagnie de Gien (du Peloton de surveillance et d’intervention de la gendarmerie, PSIG) et de la police municipale arpente désormais les rues de Gien en VTT.
Les bicyclettes ont été offertes par le conseil intercommunal de sécurité et de prévention de la délinquance (CISPD), qui dépend de la communauté de communes. Un cadeau qui a depuis trouvé son utilité.
Il est 16 heures ce mercredi. Le groupe de cinq cyclistes – trois gendarmes et deux policiers municipaux – a rendez-vous au camping municipal de Gien, sur la rive du Berry. « En raison du rassemblement de gens du voyage, nous avons des cibles à surveiller, précise le capitaine Barbara Pilot. Le centre-ville est la zone à surveiller en priorité, mais les gendarmes mobiles s’en occupent déjà. »
Le camping municipal fait partie des endroits qui peuvent subir un usage abusif des sanitaires. Le groupe s’arrête pour faire quelques vérifications et demandes de renseignements avec les gérants. Puis la patrouille commence.
Conseils de rigueurPremier arrêt au café Le Berry. « On en profite pour prendre contact avec les commerçants, souligne le maréchal des logis-chef Bertrand Soltysiak. C’est quelque chose qu’on ne peut pas forcément faire lorsqu’on est en voiture. » À l’intérieur, rien à signaler. Le patron ne semble rencontrer aucune difficulté particulière. Au bar, un VRP rapporte une altercation datant d’il y a quelques jours, à Blancafort. Il s’agit d’une commune hors de la juridiction de la compagnie de Gien, mais les mêmes conseils s’appliquent. « Dans ce type de situation, n’hésitez pas à appeler le 17, les gendarmes du secteur peuvent être là très rapidement », préconise un gendarme.
Le fait d’être à vélo engendre un autre type de rapport avec la population. « On est vraiment dans le travail de proximité, c’est très intéressant en termes d’échange et de collecte de renseignements », ajoute-t-il.
Canette de bière et scooter Direction Port-au-Bois. A cette heure de l’après-midi, le parc est calme. Les cyclistes passent devant un jeune homme en train de lire. Plus loin, un couple enlacé s’interroge sur cette présence policière soudaine. « On a beaucoup de jeunes alcoolisés ou qui prennent des stupéfiants ici, la nuit », souligne un policier.
Derrière un bloc sanitaire, un individu cannette de bière à la main et casque sur la tête semble prêt à enfourcher son scooter. Un contrôle des papiers du véhicule s’impose : l’homme d’une trentaine d’années titube. « Il n’y a pas d’infraction car il ne circule pas », commente un gendarme.
Une voiture de la compagnie se gare, et son conducteur interroge les bases de données du ministère de l’Intérieur pour savoir si le jeune homme est recherché. Négatif. Les gendarmes lui rappellent les règles de sécurité et l’incitent à aller s’allonger un bon moment dans l’herbe avant de prendre la route.
« C’est typiquement le genre de situation où le vélo est utile, souligne le maréchal des logis chef Bertrand Soltysiak. Si on avait été en voiture, on ne l’aurait pas vu. »
La patrouille reprend et avance jusqu’à la piscine, autre lieu où le personnel connaît parfois des difficultés avec certains gens du voyage. Cette fois-ci tout est calme. Personne ne nage dans le bassin. Ils poursuivent leur tour sur le parking. Là aussi rien de suspect.
« L’essentiel, c’est de monter qu’on est présent sur le terrain, de renouer avec le tissu social, en particulier dans les quartiers où on n’est pas forcément les bienvenus, résume Bertrand Soltysiak. C’est un peu comme les cavaliers de la garde républicaine, c’est un bon outil de communication. »
Thibault Chaffotte
thibault.chaffotte@centrefrance.com
