Police municipale de la Seyne sur Mer
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Corps repêché à La Seyne: une riveraine
déclare que la victime « était en danger de
mort »
Publié le vendredi 23 août 2013 à 10h00 - 16

Mercredi matin, le corps d’une Dracénoise a été repêché à La Seyne. Une heure plus tôt, la jeune femme était au cœur d’une altercation au centre-ville. Une riveraine a tout vu, elle raconte
J‘ai été réveillée à 6 h du matin par des cris. Je me suis précipité à ma fenêtre, et j’ai vu une jeune femme, accrochée de toutes ses forces à une barrière, qui hurlait « À l’aide ! » Une autre un peu plus âgée la tirait en lui criant « Tu vas fermer ta gueule ?! » Elle la violentait.» Une heure plus tard, le corps de la jeune femme a été retrouvé flottant non loin de la corniche Giovannini, près du fort de l’Éguillette, à La Seyne.
C’est une dame habitant près de la place Ledru-Rollin qui a assisté à cette altercation. Depuis qu’elle a appris la nouvelle, elle est bouleversée. « Pour moi, il était clair que cette jeune se faisait agresser. Elle était en détresse. Au bout de quelques minutes, trois policiers municipaux sont arrivés. La jeune est allée vers les agents, et s’est mise derrière eux pour se protéger. »
« Séquestrée, ligotée et droguée de force »
Le témoin de la scène la décrit comme menue et petite. Et paniquée. « Elle a hurlé qu’elle avait été « séquestrée, ligotée et droguée de force« .Les policiers essayaient de calmer le jeu. J’ai vraiment été persuadée que cette fille était en danger de mort », raconte-t-elle. « Les policiers semblaient inviter la jeune à les suivre au poste. On aurait dit qu’elle avait le diable à ses trousses. L’autre femme était très en colère. Elle criait« Je t’ai ouvert la porte et tu me fais ça ! » » Elle aurait prétendu à la police « que c’était une amie de Montpellier».
« J’ai eu du mal à dormir »
Le témoin se souvient que la jeune femme retrouvée morte « avait l’air de s’être échappée de quelque part. Il me semble qu’elle était pieds nus. Puis soudainement, elle est partie en courant vers le port. » Selon cette résidente, elle était obligée de se sauver. « Elle semblait terrorisée à l’idée que l’autre femme lui tombe dessus. »
Deux des trois policiers municipaux se seraient lancés à sa poursuite. « À pied, tout d’abord, mais ils ont rebroussé chemin pour prendre leur véhicule. »La riveraine raconte que deux autres hommes se sont à leur tour élancés derrière la jeune femme et la voiture de police et qu’ils avaient l’air menaçants.
La dame est encore sous le choc. Et se dit « très surprise qu’on n’ait pas porté assistance à cette jeune femme. Elle aurait pu être mise en sécurité, confie la riveraine, qui était persuadée que quelque chose allait mal tourner. « J’ai eu du mal à dormir, je n’étais pas tranquille. J’ai guetté les faits divers », assure-t-elle. Hier matin, elle a joint la police. Quelques heures après, elle était convoquée au commissariat et a pu déposer son témoignage.
La piste accidentelle reste privilégiée
Du côté de la police nationale, en charge de l’enquête, « rien ne permet d’étayer la piste criminelle ». À la soirée, la jeune fille ne connaissait que son ami, un Seynois, celui qui l’a emmené. L’autopsie a révélé que le décès de la jeune femme originaire de Draguignan est dû à une noyade par choc thermique. Des examens complémentaires ont été commandés, et devraient déterminer si elle était sous l’empire de stupéfiants ou de l’alcool. Ce qui conforterait la thèse de l’hydrocution malgré cette chaude saison. Les enquêteurs n’ont retrouvé « aucunes traces de lutte ou de liens sur le corps, aucun hématome ». Ce qui légitimerait la piste de la nuit qui tourne mal.
Quatre personnes déférées
En se rendant sur les lieux de la soirée, les policiers ont confirmé la présence d’alcool. Et de drogue. Du cannabis, mais aussi des champignons hallucinogènes. La jeune fille aurait pu partir dans un délire paranoïaque ou hallucinatoire. Possiblement à cause de substances ingérées. À l’appartement, rien ne confirmait une séquestration. Quatre des cinq personnes en garde à vue avant-hier, avec qui la victime a passé la nuit, doivent être déférées dans la journée pour infraction à la législation sur les stupéfiants.
Hier, il n’a pas été possible d’entendre le témoignage de la police municipale.