Police municipale de Châtellerault
Polices municipale et nationale se sont dit » oui » en mairie

Police municipale et police nationale ont officialisé leur liaison. Une convention de coopération signée hier clarifie leurs relations et leurs rôles.
La nouvelle police municipale de Châtellerault compte 3 agents (dont le responsable de service, Éric Locqueneux, ex-gendarme sur le Côte d’Azur) et bientôt six, à la rentrée de septembre, dont une femme.
De son côté, la police nationale dispose, sur le papier, de 75 policiers au commissariat.
« Les policiers municipaux ne sont pas des gardes champêtres »
Pour coordonner leurs actions et répondre efficacement aux attentes de la population en matière d’insécurité, une convention de partenariat a été signée, hier matin, entre la sous-préfète de Châtellerault, Véronique Schaaf-Lenoir, le maire de Châtellerault, Jean-Pierre Abelin et le patron de la police de la Vienne, Jean-François Papineau.
Cette convention clarifie le rôle des policiers municipaux, équipés, rappelons-le, de tonfa et bombes lacrymogènes (mais pas d’armes à feu pour le moment). Une convention qui précise leur « champ d’interventions ».
« Complémentarité et coordination »
Le premier magistrat de la ville, qui a insisté sur la nécessité de « complémentarité et coordination absolue entre police nationale et police municipale », parce qu’il y a une « demande de la population, une attente », dit-il, a égrainé les missions et les tâches de « ses » agents de la ville.
Pêle-mêle : faire respecter les arrêtés municipaux anti-alcool sur la voie publique (*), de propreté… mais aussi surveillance et sécurisation aux abords des écoles, verbalisation des infractions routières, respect du code de la route, surveillance des fêtes et cérémonies (lire l’encadré ci-dessous) ou encore interdiction des véhicules motorisés au Lac. Cette dernière prérogative fait suite aux plaintes de riverains concernant les rodéos estivaux de quads et autres mini-motos, sur le secteur.
« Une décision politique et un signe fort »
Le maire se félicite de cette collaboration entre police nationale et cette police municipale qu’il qualifie de « proximité ».
De son côté, le directeur de la police nationale poitevine, le commissaire Jean-François Papineau, parle d’un « signe fort » et d’une « décision politique de la mairie de Châtellerault dans la prise en compte de la problématique de la sécurité ». Il dit avoir « apprécié le fait d’avoir été associé au recrutement du chef de la police municipale ». Il parle « d’un personnel recruté compétent, qualifié et habilité, qui a une bonne connaissance du terrain et de l’environnement institutionnel ». Et de prévenir : « Les policiers municipaux ne sont pas des gardes champêtres. »
(*) La mairie a décidé de prendre un nouvel arrêté, cette fois-ci pour interdire l’achat, à Châtellerault, d’alcool à emporter après 21 heures. Les commerçants concernés (kebab, épicerie, station essence…) sont ou vont être avisés.
à suivre
“ Le procureur est vigilant sur Châtellerault ”
Cette collaboration entre police nationale et police municipale, scellée par le biais de la convention, sera aussi visible au sein du Conseil de sécurité et de prévention de la délinquance (CSPD) qui réunit régulièrement les acteurs sociaux et de la sécurité pour faire le point sur les difficultés rencontrées sur la collectivité et trouver des solutions adaptées. « Il y a des échanges d’informations entre la police municipale et la police nationale », précisent les autorités.
Des échanges et des remontées d’informations entre services qui peuvent s’avérer précieuses dans la lutte contre la délinquance.
D’autant que, laissent entendre le commissaire Papineau et la sous-préfète de Châtellerault Véronique Schaaf-Lenoir, « le procureur de la République, très soucieux du respect de l’autorité, est très vigilant sur la situation de la Vienne en général et de Châtellerault en particulier ».
bon à savoir
Cinq gardes à vue après le mariage du samedi 15 juin
Le commissaire Jean-François Papineau, patron de la police poitevine, est revenu sur les « incidents routiers » qui ont eu lieu samedi 15 juin, au cours d’un mariage important à Châtellerault qui a rassemblé plus de 250 invités (lire édition du 17 juin).
« C’est un événement d’ordre familial qui a donné lieu à une fête privée et après il y a des comportements exacerbés, débridés de certains individus. Ce week-end-là, la police nationale a été interpellée par des usagers mais aussi des invités du propre cortège du mariage, inquiets de voir que certains automobilistes du cortège mettaient en danger la sécurité des usagers de la route mais aussi la leur. La police a pris des images pour constater les infractions. Des policiers ont été pris à partie dans leur véhicule. On les a empêchés de travailler. Ils ont dû faire face à un environnement hostile. Mais ils ont su faire preuve de discernement et sang-froid. Il est difficile d’intervenir sans un risque de pugilat. »
Le directeur de la police confirme que le procureur de la République a décidé d’engager « un certain nombre de poursuites à l’égard d’un certain nombre d’individus pour des comportements délictueux (délits routiers, atteinte à l’autorité, outrage à policiers et dégradations de véhicules administratifs) ». Il annonce que, dans cette affaire, cinq individus ont été placés en garde à vue et font l’objet d’une convocation en justice.