Police municipale de Mulhouse
La police municipale s’étoffe et mise sur la proximité à Mulhouse

La nouvelle organisation de la police municipale aura notamment pour objectif de renforcer la proximité avec les habitants à travers des patrouilles, à pied ou à vélo, et un « îlotage glissant ». Archives F.T.
Plus de policiers, plus de proximité et plus de caméras : la politique municipale en matière de sécurité évolue à Mulhouse. Tour d’horizon.
« La sécurité est ma première exigence. Face à ceux qui ne respectent rien ni personne, nous opposerons une politique de tolérance zéro ! » Cette déclaration martiale a été prononcée à Mulhouse par le maire Jean Rottner, lors de la cérémonie des vœux 2013, dans la « colère froide » suivant les violences urbaines de la nuit de la Saint-Sylvestre.
Depuis, les CRS sont arrivés et, malgré des incidents sporadiques comme des jets de cocktails Molotov sur la police la semaine dernière, la Ville connaît une relative accalmie. Dans les zones de sécurité prioritaires (ZSP), les violences urbaines ont connu des baisses allant jusqu’à 40 % ( L’Alsace du 21 mai), la délinquance de proximité a chuté de 25 %… Mais le cap n’a pas bougé. « Garantir la sécurité pour tous est une priorité » , répète le maire.
Comme annoncé en janvier, cette politique passe par un renforcement des moyens et des effectifs de la police municipale, avec le début imminent des travaux d’un pôle sécurité unique, l’arrivée de nouvelles caméras (lire ci-dessous), l’équipement en lanceurs de balles de défense (couramment appelés flashballs), et surtout l’arrivée de huit nouveaux agents, dont le recrutement est déjà bien avancé.
« On a eu plus de 50 candidatures , compte Alan Bécu, directeur du pôle sécurité, prévention et risques urbains. Les entretiens ont eu lieu, nous aurons six hommes et deux femmes, des agents qui étaient en fonction dans d’autres collectivités et des très bons candidats qui sortaient juste de formation. Ils vont arriver entre juillet et août. »
À la suite d’une évaluation menée l’an dernier pour « mettre en relief les nouveaux enjeux et les attentes des Mulhousiens » en matière de sécurité (où la Ville n’intervient qu’en renfort de l’État), la municipalité a aussi revu l’organisation même de ses services.
Il faut qu’il y ait un véritable contact
Ce diagnostic prend bien sûr en compte les violences urbaines, qui ont fait beaucoup parler, mais pas seulement. Il consacre également une large place à la sécurité routière (lire ci-dessous) ainsi qu’aux incivilités. Tapages, passages à répétition de quads, rassemblements bloquant le passage…
La réponse qui sera apportée tient en un mot : pro-xi-mi-té. « On aura des groupes qui vont arpenter le bitume , annonce Paul Quin, adjoint en charge de la sécurité. Ce n’est pas une figure de style : ils seront le plus souvent à pied ou à vélo. Il faut qu’il y ait un véritable contact. On l’a expérimenté sur Mulhouse grand centre, avec les policiers qui vont rendre visite aux commerçants et le retour de satisfaction nous a encouragés à persévérer dans cette voie. »
Ces « unités opérationnelles de proximité », qui regrouperont 32 des 60 policiers, auront à la fois pour mission d’apporter davantage de visibilité aux hommes en bleu et d’entretenir des liens avec les riverains, de manière à jouer la prévention dans certains lieux identifiés comme « à enjeux » et déceler d’éventuels problèmes à un stade précoce.
« On avait expérimenté ce système sur Briand et Kientzler, on y passait tous les jours mais avec des groupes différents. Là, les mêmes groupes seront affectés aux mêmes adresses : on a vu que là où on le faisait, on tissait des liens » , précise Alan Bécu. « On dépasse le simple statut de l’uniforme pour aller au statut du sourire, de la relation. Quand on est à pied, on dérange certaines situations statiques, c’est aussi l’objectif » , ajoute le maire.
« À côté, on réfléchit systématiquement à ce qui peut être fait et ce qui se fait déjà en matière d’emploi, d’insertion, d’éducation, conclut-il On a conscience qu’une ville ne se construit pas simplement avec des CRS et des forces de l’ordre, il faut que tout le monde puisse bénéficier d’une forme de réussite. On est bien sur nos deux jambes. »