Police municipale de Denains
À Denain, polices municipale et nationale se sont dit oui en mairie
Publié le 29/05/2013
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Après un an de concubinage à Denain, les polices municipale et nationale ont officialisé leur liaison, lundi, en mairie. Mais pas de lune de miel pour les forces de l’ordre, plutôt beaucoup de boulot…
Denain, « ce n’est pas une zone de non-droit ». Ce « message clair », Anne-Lise Dufour l’adresse en introduction de sa prise de parole, lundi, en mairie. La députée-maire sait que sa ville ne jouit pas d’une réputation dorée en matière de délinquance. Mais elle insiste : Denain, ce n’est pas le Far West, « il n’y a pas de grande insécurité ». Franck-Olivier Lachaud acquiesce, en chiffres : « En 2012, 3 503 faits ont été recensés à Denain sur les 18 115 recensés dans l’arrondissement. » Le sous-préfet de Valenciennes, venu signer la convention de partenariat entre les deux polices, insiste : « Cela représente une baisse de presque 3 %, 5 % pour la délinquance de voie publique. Le nombre de cambriolages est resté quasi stable et seules les agressions physiques ont un peu augmenté. » Mais Anne-Lise Dufour sait que sa ville et tout particulièrement « certains quartiers », ne sont pas exempts d’incivilités.
Sous-entendu général, la police ne se tourne pas les pouces. Dans ce contexte, l’arrivée d’une police municipale denaisienne ne pouvait qu’être positive. D’autant plus qu’elle « ne remet absolument pas en cause la présence de la police nationale à Denain », insiste la députée-maire. En un an, vous les aurez forcément remarqués. Peut-être ont-ils sonné à votre porte pour des déchets dispersés sur la voie publique. Peut-être vous ont-ils redirigé vers un service de la Ville, alors que vous sollicitiez leur aide. Les six agents en bleu marine, large logo police municipale dans le dos, sont là pour « prévenir, sensibiliser et dissuader », depuis le 1er mars 2012. Et déjà, en 2012, 2 250 heures de travail, 328 mains courantes, des heures à arpenter à pied, en voiture et en VTT les quartiers…
Faire baisser le sentiment d’insécurité
Lundi, la signature d’une convention de partenariat entre les deux polices officialisait l’installation du service. Pour, en clair, savoir ce qui relève de la municipale ou de la nationale. Le tout, pour que les services « puissent bien se coordonner et travailler ensemble », insiste Mathieu Bernier, le commissaire central de Valenciennes. Alors que les fonctionnaires nationaux traitent la petite et moyenne délinquance, les policiers municipaux se concentrent sur l’ordre public et la salubrité, tout particulièrement. Par exemple, la circulation, les « voitures ventouses » de l’espace public et les dépôts d’ordures sauvages. En somme, tous types d’incivilités. Sur le terrain, Maxime Mortier « dirige vers la police nationale ou certains services de la Ville. » Le jeune homme, à la tête des six fonctionnaires de proximité, formés en continue, « écoute et oriente ». Et lorsque cela ne suffit pas, il peut verbaliser de la 1re à la 4e classe (soit tout de même 750 euros).
« On ne veut pas créer des cow-boys, mais une présence préventive et répressive pour faire baisser le sentiment d’insécurité. Cette convention est inséparable de ce qui est fait par ailleurs en matière de réaménagement urbain, de lutte contre l’insalubrité, etc. C’est un tout », conclut le sous-préfet de Valenciennes. Reste que six policiers municipaux pour 20 500 habitants sont bien loin d’être suffisants. Parfaitement consciente, la députée-maire, qui a déjà repensé le fonctionnement des services pour dégager six salaires, glisse son souhait de voir grossir l’équipe : « Une vingtaine de personnes serait un effectif plutôt confortable. » Mais ça, elle sait que cela ne se fera pas du jour au lendemain…
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