Police municipale de Clermont-Ferrand
Le changement d’adresse s’accompagne de nouvelles missions et d’horaires élargis
Lu 65 fois

Les locaux de la police municipale ont délaissé la place Paul-Gondard pour la place de la Poterne et le haut de rue Saint-Hérem.? – Photo Jean-Louis Gorce
Il est des déménagements lourds de symboles. Par sa courte distance, celui du bureau de police municipale de Clermont-Ferrand, ne restera pas dans les annales. Mais il offre un vrai ravalement de façade pour un service qui doit assurer des missions de plus en plus lourdes. Situé, jusqu’au présent place Paul-Gondard, les locaux des policiers municipaux ont « avancé » vers le haut de la rue Saint-Hérem, face à la place de la Poterne. Une dizaine de mètres en avant, pour une police municipale « new-look ».
1 Améliorer l’accueil du public. Les fonctionnaires délaissent un bureau étroit, qui ne permettait pas toujours d’accueillir le public dans les meilleures conditions. « On passe de 90 m ² à 300 m ², décrit Jérôme Esclatine, directeur de la police municipale. Cela représente un double avantage pour le public et pour les agents. Ça nous a permis d’agrandir l’espace d’accueil et d’ouvrir une salle, où on peut mener des entretiens plus confidentiels ». Le bureau abrite également un PC radio, un bureau pour les chefs de service, une salle de repas et des vestiaires plus confortables.
2 300.000 € pour l’achat, 340.000 pour les travaux. Les nouveaux locaux ont été achetés 300.000 € par la municipalité. Leur aménagement a nécessité, de l’aveu même du premier adjoint au maire Alain Martinet, « d’importants travaux ». La somme est estimée à 340.000 €, ce qui fait monter la facture totale à 640.000 €.
À travers cette opération, la municipalité délaisse le statut de locataire qu’elle occupait place Paul-Gondard, pour celui de propriétaire, rue Saint-Hérem. Un choix assumé par l’élu socialiste : « Ça rentre dans une politique que nous menons depuis plusieurs années. On essaie de ne plus payer de loyers trop importants. Ça permettra de compenser le prix de l’achat et de la rénovation ».
3 Services modifiés, effectifs supplémentaires, nouveaux horaires. La logique financière n’est pas la seule à présider à ce changement d’adresse. Le déménagement s’accompagne d’une refonte en profondeur de la police municipale. Elle sera désormais structurée autour de trois services : le bureau d’ordre et d’encadrement, qui constitue le support technique et administratif ; les services de police, qui passent de 19 à 36 policiers ; et le service de surveillance de l’espace public, qui comprendra 26 agents. Vingt seront affectés au stationnement et six au respect de la réglementation dans les parcs et jardins de la ville.
Les horaires de service sont également modifiés. Les policiers ‘uvreront en continu de 6 h 30 à 19h30, et même jusqu’à minuit, du jeudi au samedi soir. Deux équipes se relaieront au fil de la journée, ce qui marque la fin de la pause méridienne. Y compris, bien sûr, pour la verbalisation.
4 Une coordination « plus approfondie ». Cette réorganisation se double de nouvelles missions. Il s’agit pour l’élu de faire face des situations nouvelles ou plus anciennes : tapage nocturne des noctambules qui fument sur les trottoirs, incivilités récurrentes en centre-ville, présences nécessaires aux sorties d’école… « On a beaucoup été sollicités par pétition, explique Alain Martinet. Comme les effectifs de la police nationale sont en diminution, certaines missions étaient en souffrance. Il a fallu que la collectivité prenne ses responsabilités ».
La convention de coordination entre les deux polices a été renégociée, « pour un travail en coordination plus approfondi », explique Jérôme Esclatine. Depuis, le directeur de la police municipale participe aux réunions hebdomadaires de la direction départementale de la sécurité publique (DDSP).
5 « Pas seulement répressif ». Depuis début avril, des référents, fonctionnaires gradés de la police municipale, se partagent la ville en trois secteurs (nord, sud et hypercentre). « Ils sont là pour faire de la police de proximité, prendre contact avec les commerçants, les bailleurs sociaux et faire remonter les demandes de la population », explique Jérôme Esclatine.
La police municipale travaille également à « créer un réseau avec les commerçants », afin de tenir compte de leurs attentes. Une charte a déjà été élaborée avec les établissements de nuit pour réguler les problèmes de voisinage et de tapage nocturne, d’où les horaires élargis du week-end. « Le but n’est pas seulement répressif, conclut Alain Martinet. Dans une ville comme Clermont, il faut que tout le monde apprenne à vivre ensemble. Avant de réprimer, on veut dialoguer ».
Sébastien Dubois
sebastien.dubois@centrefrance.com
http://www.lamontagne.fr/auvergne/actualite/departement/puy-de-dome/clermont-ferrand/2013/05/04/le-changement-dadresse-saccompagne-de-nouvelles-missions-et-dhoraires-elargis-1539379.html