Police municipale Marmande
Marmande : les forces de l’ordre se répartissent les rôles
Une convention entre la police municipale et la gendarmerie a été signée pour définir une meilleure coordination des services. Que retenir de cette nouvelle organisation ?.

Mercredi après-midi, gendarmes et policiers municipaux ont arpenté le quartier de la Gravette pour sensibiliser les habitants au dispositif Tranquillité vacances, qui vise à réduire le nombre de cambriolages dans les résidences principales. (Photo J.-C. W.)
C’était une première, et le préfet de Lot-et-Garonne, Marc Burg, avait tenu à faire le déplacement en personne. Mercredi, à la maison de quartier de la Gravette, le représentant de l’État et le maire de Marmande, Gérard Gouzes, ont signé une convention de coordination conclue pour trois ans entre la police municipale et la brigade de gendarmerie de Marmande.
Concrètement, ce document d’une douzaine de pages établit en 32 articles est une sorte de vademecum de la sécurité locale dans la cité. Il précise ainsi « la nature et les lieux d’intervention des agents de police municipale » et « les modalités selon lesquelles ces interventions sont coordonnées » avec la gendarmerie. En clair : qui fait quoi, qui intervient où, à quel moment et dans quel cadre.
« Cette convention est exemplaire, a salué d’emblée Marc Burg. Il ne s’agit pas d’un document que l’on met sur le dessus d’une pile. C’est un document opérationnel bâti sur un diagnostic de la sécurité à Marmande. »
« Avant, police municipale et gendarmerie vivaient chacune de leur côté. Maintenant, il y a une coordination officielle, à parts égales, dans le respect des compétences particulières de chacun », décryptait Jean-Paul Cabas, directeur tranquillité et sécurité à la mairie de Marmande et patron de la police municipale. « On adapte notre réponse à la délinquance », confirmait le colonel Facquet, commandant du groupement de gendarmerie de Lot-et-Garonne.
Quel coût pour la Ville ? Qu’est-ce qui va changer concrètement ? Par exemple, sur le plan de la lutte contre l’insécurité routière, les policiers municipaux pourront, « sous la responsabilité des officiers de police judiciaire » de la brigade de gendarmerie, procéder à des dépistages d’alcoolémie et de stupéfiants. Du matériel de la gendarmerie (jumelles laser, curvomètre…) pourra également être mis à la disposition de la police municipale.
« Le travail va être plus intéressant, estime Jean-Paul Cabas. Il y a clairement une valorisation de la qualité du travail de la police municipale. Mais avec ces nouvelles missions, son coût va augmenter. Il faudra s’adapter en conséquence. » « L’organisation sera différente. À nous d’anticiper et d’avoir du personnel disponible sous la main », renchérit Alain Ryndzunski, conseiller municipal et délégué spécial à la sécurité. On pense aussi à la piste routière d’éducation, dont l’attribution a été reprise par la police municipale, sollicitée par la préfecture, après désengagement de la police nationale. L’action mobilise ainsi trois agents sur plusieurs journées.
Faudra-t-il alors recruter de nouveaux policiers municipaux ? La décision est éminemment politique dans le contexte économique actuel. La Ville est, en effet, peu encline à délier les cordons de la bourse, le récent vote du budget 2013 en atteste. L’analyse de Gérard Gouzes se veut pourtant rassurante : « Il n’y aura pas de coût supplémentaire. Nous gardons le même nombre d’agents (13). L’objet de cette convention, c’est de mieux coordonner police municipale et gendarmerie. Nous mettons de l’huile dans les rouages. Il n’y a pas de désengagement de l’État, au contraire ! La situation est meilleure pour nous. Il y a même un engagement complémentaire du ministère de l’Intérieur, puisque deux gendarmes supplémentaires vont être affectés à la brigade de Marmande. Nous ne sommes plus comme en 2006 avec la suppression du commissariat. »
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