Police d’etat mutualisée
La Creuse, pilote d’une police d’Etat mutualisée
Par J. Gourvest
Publié le 13/02/2013
Le département le plus sûr de France teste depuis janvier 2013 le rapprochement entre police et gendarmerie afin d’optimiser leurs actions communes. Si l’expérience réussit, elle sera dupliquée dans d’autres régions.
Officiellement lancée par le Ministère de l’Intérieur depuis le 1er janvier 2013, une expérience de mutualisation des services de sécurité publique se développe en Creuse sous la responsabilité du préfet.
Programmée jusqu’à la fin du mois de juin, elle consiste en diverses actions sur le terrain, observées par des fonctionnaires chargés de faire remonter aux services de la Place Bauveau leurs conclusions. A l’issue de cette période, un bilan sera tiré, qui provoquera – ou pas – l’extension du procédé à d’autres départements.
Mutualisation – « Concrètement, cela concerne la délinquance de masse, explique Hélène Girardeau, directrice de Cabinet, et non les crimes de sang ou la grande criminalité. Quand un fait se produit en zone « police », les personnels de l’unité scientifique gendarmerie effectuent l’ensemble des relevés, pouvant aider l’enquête de leurs confrères policiers. En contre partie, pour un évènement en zone « gendarmerie » la police met à disposition des gendarmes sa borne « T4 » qui permet l’identification des empreintes. Autrement dit, les moyens jusque là partagés sont désormais communs dans les deux sens.. »
Objectif visé, une efficacité renforcée grâce à une unité d’action et de processus techniques et humains, bien éloignée de la mythique guerre des polices chère aux romanciers.
Un partenariat rôdé – La Creuse n’aura pas été choisie par hasard, le département ayant depuis plusieurs années bénéficié d’un partenariat entre les deux entités, mis en place entre enquêteurs de bonne volonté. Ainsi en septembre 2010 avait été signé un premier accord entre les deux forces policières concernant la sécurité routière, sur une base quasi identique : mise en commun des moyens, du matériel et des hommes. « Ce rapprochement préfigurait en quelque sorte celui qui est lancé aujourd’hui, reconnaît Hélène Girardeau, et a très bien fonctionné pour le bien commun. Nous étendons donc le procédé aux délits hors route, dans la même idée, et dans les mêmes buts.. »
Les spécificités creusoises sont également à l’origine de ce choix : une délinquance modeste, une population restreinte, (175.000 habitants) et donc des observations plus faciles à effectuer. Les actions des deux services ne risquent pas d’interférer avec d’autres acteurs sécuritaires, aucune police municipale n’existant sur le département. La plus grande ville du territoire est Guéret, qui ne compte que 14.000 habitants, et dont le commissariat répond largement aux attentes de ces derniers.