AMIENS Violences contre les policiers municipaux
AMIENS-NORD Gilles Demailly: «C’était prémédité»
Le maire s’est rendu à l’Atrium hier, entouré de ses principaux collaborateurs, afin d’assurer les agents municipaux de son soutien. Il rencontrera les syndicats mercredi.
Selon le maire d’Amiens, les violences qui se sont produites dimanche sur le marché du Colvert étaient «préparées et préméditées». Il demande à la police et à la justice d’agir.
Lors d’un point presse hier après-midi, le maire Gilles Demailly a estimé que les violences qui se sont déroulées dimanche midi en marge du marché du Colvert étaient «préparées et préméditées».
Plusieurs éléments, selon lui, accréditent cette hypothèse: «Les caméras de vidéosurveillance avaient été détruites. Des lampadaires avaient été mis hors d’état de fonctionner place du Colvert et square Gauguin. Et des policiers municipaux ont été gênés dans leur mission, tout cela vendredi et samedi. Enfin, selon nos informations, les auteurs étaient beaucoup plus âgés que les habituels gamins qui parfois se livrent à des jets de pierres.»
«Des personnes qui veulent se rendre maîtres du quartier»
Selon le maire, les faits ont été commis «par des personnes, quelques dizaines, qui veulent se rendre maîtres du quartier pour mener à bien leurs trafics. Je demande donc à la police, à la justice, de remplir leur mission: d’identifier les auteurs, de les confondre et de les mettre hors d’état de nuire.» Tout en reconnaissant que «cela demande du temps.»
Le maire s’est évidemment réjoui du renfort de la présence policière autour du Colvert, dans la journée et surtout le soir. «Mais il nous faut une présence policière plus forte dans la durée, en permanence».
Et de fustiger une fois de plus le désengagement de l’État qui «réduit le nombre d’enseignants et de policiers sur le terrain et nous met ainsi dans une situation impossible.» Et de préciser, comme s’il s’agissait du même sujet: «Nous sommes là dans un débat national. Il est normal que dans le cadre des élections à venir, les citoyens interrogent les candidats sur leurs choix en la matière.»
Dans un communiqué, Gilles Demailly rappelle encore que la ville a fait le choix de renforcer sa présence dans le quartier Nord d’Amiens, tout particulièrement à l’Atrium, faisant notamment passer de «cinq à dix» le nombre d’agents de la police municipale.
Il affirme que les efforts de rénovation urbaine permettront «à moyen et long termes de changer le visage du quartier». Mais qu’il appartient à l’État de «répondre à l’exigence immédiate de sécurité à laquelle aspire justement la population».
En revanche, interrogé sur l’axe ou les axes de prévention de la municipalité dans les quartiers sensibles, le maire répond: «Notre axe de prévention, c’est de bien distinguer les missions qui relèvent de la police municipale et de la police nationale.»
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COMMUNIQUE
POLICE MUNICIPALE D’AMIENS
RENFORCEMENT DES MOYENS SUR AMIENS NORD
Après deux heures de discussions entre les organisations syndicales et Amiens métropole, Gilles DEMAILLY a admis l’intérêt de renforcer les effectifs du service de police municipale sur Amiens Nord.
Cette disposition, ponctuelle, vise à permettre aux agents du service d’exercer, dans des conditions satisfaisantes, leurs missions d’écoute et de présence auprès de la population.
Cette disposition se veut également un signe de la Ville, mais aussi des agents, de continuer à assurer auprès des Amiénois le service qu’ils en attendent.
Au-delà de cette disposition, une réflexion de fond est entamée, par Gilles DEMAILLY et les syndicats d’Amiens Métropole, sur la nature des missions à privilégier et les moyens à y consacrer.
La CFTC continuera à prendre toute sa part, en terme de réflexion et de propositions, dans ce processus qui vient de s’entamer.
Fait à Amiens, le 22 février 2012
Alain MELCUS
06 11 05 58 79
picardie@cftc.fr